Les 5 règles pour respecter et promouvoir la montagne
Pour tout randonneur qui se respecte, la montagne et la nature en général représentent des ressources importantes grâce auxquelles il est possible de trouver une dimension unique avec soi-même, générant stabilité et équilibre intérieur.
Les nombreuses restrictions dues à la situation sanitaire ont fait de la simple promenade hors des murs de nos maisons ou de nos bureaux une nécessité vitale ; le simple fait d'être dehors et de marcher aide l'esprit à se libérer et le corps à se maintenir en forme. La conséquence de cette « redécouverte » et donc de la fréquentation généralisée de la nature a malheureusement entraîné dans certains cas une mise à mal du respect des règles précieuses qui devraient toujours être la base d’une attitude rigoureuse et respectueuse de la montagne. Montagne ne signifie pas anarchie : au contraire, il existe de règles qui, bien que non écrites, doivent être scrupuleusement respectées pour la protection et la valorisation des lieux. Examinons cinq d'entre elles.
1) Comment traiter ses déchets? La question des déchets en montagne n'est pas claire pour tout le monde. Souvent, ceux qui sont plutôt habitués à se déplacer en ville, et moins sur les sentiers, se plaignent de la rareté des poubelles, et finissent par considérer presque comme normal d’abandonner négligemment leurs déchets n’importe où. Il faut cependant savoir que l'élimination des déchets en montagne est une opération très coûteuse, et l'on peut imaginer que malheureusement les méthodes traditionnelles habituellement utilisées en plaine, comme la collecte en porte-à-porte, ne peuvent pas toujours être mises en pratique dès lors que l’on est en altitude ou en tout cas sur un territoire géographiquement complexe. Ainsi, l'aide coûteuse d'un hélicoptère est souvent nécessaire. L'absence de poubelles doit donc conduire à une conclusion très simple : lorsqu’on se rend dans des endroits montagneux, il faut s'habituer à toujours rapporter ses déchets à la maison. Si l'on y réfléchit, cela ne coûte rien au randonneur individuel de rentrer chez lui après son excursion du dimanche avec ses restes. Rapporter à la maison une peau de banane et quelques croûtes de fromage est une attitude facile à appliquer mais inestimable pour la préservation des écosystèmes.
2) Respectons la nature : les fleurs ne sont pas des souvenirs et les animaux ne sont pas des ennemis ! Il n'y a pas grand-chose à dire à ce sujet, ce que l'on nous a toujours dit depuis notre enfance est vrai et sacré : ce qui est dans la nature reste dans la nature ! Il faut donc éviter de couper les fleurs ou de détruire les champignons uniquement parce qu'ils sont non comestibles et toxiques, défigurant ainsi un habitat dans lequel rien n'est superflu ou d'importance secondaire.
Un discours exactement similaire est applicable au monde animal ; les vipères et les serpents, par exemple, ne sont pas des ennemis mais, aux côtés de tous les animaux de la forêt, ils représentent les habitants d'un environnement dans lequel l'homme devrait toujours marcher sur la pointe des pieds.
3) Les animaux sauvages entre peur et curiosité. Observer les animaux sauvages est une chose très excitante, souvent ce sont eux qui nous observent et c'est précisément pourquoi il n'est pas toujours facile de les repérer, notre présence (grâce à leur odorat et leur ouïe sensibles) est facilement perçue bien à l'avance, ce qui les rend très timides et insaisissables. Toutefois, lorsque nous en apercevons, profitons de l'instant en respectant une distance de sécurité, sans paniquer, sans les déranger d'aucune manière et sans essayer de les attirer avec de la nourriture. Tenter de les apprivoiser revient à menacer de manière irréversible leur instinct sauvage si précieux.
4) Respectez-vous. Respecter la montagne, c'est aussi se respecter soi-même. Savoir reconnaître que la montagne est sévère est en soi un grand exercice d'humilité, et il est tout aussi important de l'affronter avec le bon équipement. L'utilisation d'un équipement adéquat ne suffit pas à elle seule, mais elle constitue néanmoins un élément nécessaire (avec beaucoup d'autres) pour affronter une aventure de manière responsable et avec une petite marge de sécurité supplémentaire. En mettant de côté un petit instant la notion de ce qui est « cher », l'achat de matériel de qualité conduit inévitablement à réfléchir à sa consommation, ce qui peut se traduire par : acheter moins mais acheter bien !
5) Découvrez au-delà de ce que vous voyez. Lors d'une excursion, nos chères montagnes nous apparaissent comme un spectacle extraordinaire capable de nous faire vibrer comme si c'était toujours la première fois, mais essayons aussi de penser à ce qu'elles renferment comme on penserait à un trésor. L'exploration des aspects les moins visibles du territoire qui nous accueille (qu'ils soient de nature culturelle, naturaliste ou environnementale) rend l'expérience encore plus riche et plus intense.
Auteur: Davide Canil (Kalipè Trekking)